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au sommaire de ce numéro 19 : |
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Combattre le mal par le mal, grâce à une maîtrise parfaite des nouvelles technologies et de l'art de la dissimulation, tel est le credo de L'armée d'Edward (2022, Robert Laffont), un thriller fascinant comme sa suite intitulée Les Prédateurs (2025, Nautilus). Même puissance narrative avec Sub, le prix du silence (2024, Nautilus) du même auteur. La promesse d'une immersion pleine de rebondissements à bord d'un sous-marin français porteur de missiles nucléaires tandis que les Russes patrouillent aux portes de l'Estonie. Toute ressemblance avec la réalité n'est donc jamais fortuite avec Christophe Agnus, écrivain injustement boudé des médias mais que ses lecteurs (dont je suis) adorent tant ses fictions sont captivantes. De cet ancrage dans le réel, Giuliano da Empoli en a fait sa marque de fabrique. Avec Le Mage du Kremlin et L'Heure des prédateurs (2022 et 2025, Gallimard), l'ancien conseiller politique italo-suisse livre les ressorts du nouveau désordre mondial. De l'héritage soviétique à la guerre en Ukraine, en passant par l'ascension des autocrates contemporains, il offre à ses heureux lecteurs un décryptage passionnant. Faisons un bond dans le passé avec le dernier thriller d'Olivier Norek. L'ancien capitaine de la PJ dans le 93 a cette fois délaissé le polar pour tisser une épatante fresque historique sur la guerre qui, en 1939-1940, opposa la Finlande, le petit poucet, à l'URSS, l'ogre stalinien. De manœuvres diplomatiques ratées comme de la folie meurtrière des combats, il est question dans Les Guerriers de l'hiver (2024, Robert Laffont). Une fiction habitée par la solidarité entre soldats, dont l'authentique personnage de Simo Häyhä, un tireur d'élite finlandais que l'Armée rouge surnommait « la Mort Blanche »… Comme un écho à la guerre actuelle entre la Russie et l'Ukraine. Autre continent, autres maux. Avec Les Ombres du monde (2025, Presses de la Cité), Michel Bussi s'est quant à lui penché sur le Rwanda, son génocide, ses bourreaux, ses victimes et ses fantômes. Dans son intrigue habilement troussée, trois générations sont mêlées, chacune à leur manière, à l'horreur, la violence, la perte et le pardon. Là encore, cette fiction est le fruit d'un colossal travail de recherche et de documentation, servi par d'indéniables talents de conteur. Vous l'aurez compris, j'adore lire, avec une nette préférence pour les récits en résonance avec notre monde et ses chaos. Je ne peux concevoir une journée sans lecture. « Lire n'est pas nécessaire pour le corps, seul l'oxygène l'est, mais un bon livre oxygène l'esprit », aime à dire avec à propos l'écrivain Dany Laferrière. J'opine. Avec la septième édition du prix « Paul-Émile Victor de l'Aventure du cœur et d'ailleurs », je suis gâté. Ma participation à ce concours littéraire me vaut de dévorer 10 récits avant le début du printemps. Une aubaine pour découvrir de nouveaux auteurs, tel Adam Weymouth avec Les Rois du Yukon (2021, Albin Michel) : le Britannique y raconte un voyage de 3000 kilomètres sur le fameux fleuve, entre Canada et Alaska, dans le sillage des saumons royaux qui remontent son cours pour pondre et mourir sur leur lieu de naissance. Une perle du nature writing (littéralement « écrire sur la nature »), un genre littéraire que je prise également. Une célébration du vivant et de nos rapports complexes avec ce dernier. Bref, lire c'est entendre, regarder et comprendre le monde et ses murmures, avec ses pleins et ses déliés, ses ombres comme ses lumières. « Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie », disait l'écrivain et philosophe Montesquieu. Lire n'offre que des avantages selon le corps médical. Cette activité augmente en effet la concentration, améliore la mémoire, diminue le stress, réduit les risques de la maladie d'Alzheimer… « Je n'ai pas le temps avec le travail, les enfants, les soucis… ». Combien de fois, en dédicaces, ai-je entendu ces sempiternelles lamentations… Et si vous comptiez les minutes perdues à « scroller » sur votre téléphone ? À zapper sans but devant votre téléviseur ? L'année 2026 approche, l'heure est aux bonnes résolutions, et donc à la lecture, une belle occasion de se détendre, de rire, pleurer, rêver, s'indigner… La lecture est un plaisir qui vous transporte, une fête qui vous élève. C'est aussi une « arme » qui offre le droit de penser par soi-même, d'augmenter son savoir, et même d'agrandir son âme, selon Voltaire. Éteignez donc vos box, et vos écrans ! « Ça peut pas faire de mal », dirait le comédien Guillaume Gallienne. Que vos fêtes de fin d'année soient inspirantes, heureuses et insouciantes. Des livres au pied du sapin, quelle bonne idée ! « Ils s'ouvrent comme des boîtes de chocolats et se referment comme des coffrets à bijoux », aimait à formuler Bernard Pivot en gourmet des mots. Vive l'aventure, la culture, et bien entendu… la littérature ! Restons forts et inspirés, Stéphane Dugast
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