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au sommaire de ce numéro 18 : |
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![]() Quant à Frenchie Mae Cumpio, animatrice d'émissions de radio et directrice du média d'investigation philippin Eastern Vista, elle croupit en prison depuis 5 années. Les chefs d'accusation ? « Financement du terrorisme et port d'arme illégal ». Mais la directrice du Comité pour la protection des journalistes en Asie, Beh Lih Yi, est formelle : « Les droits de Frenchie Mae Cumpio ont été violés. Lors de son arrestation, la police l'a tirée elle et ses co-accusés hors de leur chambre. Pendant ce temps, des armes ont été déposées sur son lit. On les a ensuite interrogés sur ces pièces à conviction une fois ramenés dans la chambre ». Les exemples abondent dans le monde, dans des régimes autoritaires mais aussi dans les démocraties populistes à souhait. Le ploutocrate Trump excelle dans ce domaine, lui qui n'aime rien de mieux qu'à faire savoir sa détestation des journalistes. D'autres chiffres sont alarmants. Fin septembre, 37 journalistes ont été tués dans le monde depuis le début de l'année. 516 journalistes (et 41 collaborateurs de médias) sont actuellement détenus, 54 sont otages et 98 ont disparu d'après Reporters sans frontières (RSF). Mais au-delà de ces comptabilités macabres demeurent des convictions. La presse – libre et indépendante – n'est pas un luxe, mais bien une nécessité. Elle ne doit pas être au service du pouvoir, mais au service de ses lecteurs. Le journaliste Albert Londres l'avait d'ailleurs parfaitement résumé : « Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Serais-je grandiloquent ? Sûrement. Le journal Embarquements est un « petit » média, de surcroît il œuvre sur un secteur très spécialisé. Oui, nous sommes lilliputiens mais libres et indépendants. Là est notre force, et notre faiblesse. Nos reporters ne sont pas assis derrière un bureau, et encore moins sur des robots. Par ailleurs, et contrairement à d'autres médias du secteur « voyage et aventure », nous n'avons pas – encore – cédé aux sirènes de la publicité, et encore moins à l'emploi de publireportages concoctés et financés par des entreprises de l'outdoor (« plein air » est pourtant un si joli mot), ou des offices de tourisme. Tout eût été plus facile… Nos choix éditoriaux ne sont pas non plus dictés par les injonctions du marché ou le diktat des algorithmes. Devrions-nous comme tout bon alchimiste numérique abuser de ces outils pour mieux gonfler notre audience, et nos recettes par ricochets ? Nous avons en revanche gardé un cap. À rebours de nombreux journaux et magazines papier qui impriment à tire-larigot (c'est mieux pour les rentrées publicitaires), nous tirons chaque numéro à la quantité la plus juste. Si juste que je ne dispose souvent que d'un seul exemplaire du dernier numéro d'Embarquements. Les cordonniers sont les plus mal chaussés… À l'heure de l'immédiateté, du sensationnalisme, et des contenus dopés à l'IA, nous voguons à contre-courant. Depuis 18 numéros, nous traçons un sillage épris de liberté, avec un brin d'inconscience mais le sens de l'engagement. Est-ce tenable ? Louable ? Crédible ? Si de toute évidence vous êtes nos meilleurs ambassadeurs, cela n'est pas (et plus) suffisant. L'heure est à la « résilience », un mot fourre-tout mais si juste. Dans l'armée française, la résilience désigne en effet cette « aptitude à affronter les conséquences d'une crise traumatique et rebondir, en agissant avec efficacité en dépit d'un environnement dégradé et des préjudices subis, qu'ils soient humains, organisationnels ou techniques ». Le ton est donné. Comme chez les militaires, convoquons dès lors « la résistance, la fiabilité, la redondance et la flexibilité » pour tenir nos positions, et nos plumes. Résister et durer. Ainsi Embarquements continuera de faire flotter haut le pavillon de l'Aventure. L'aventure sous toutes ses formes, avec des mots et des images qui percutent et qui interrogent. Chez nous, elle se déguste en papier et en grand format. Un verre à portée de main. L'esprit libre. Restons plus que jamais forts et inspirés, Stéphane Dugast
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à lire en page 2 du journal Embarquements n°18 en savoir plus : remicamusexplorer.fr | instagram.com |
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à lire en page 3 du journal Embarquements n°18 à lire également : 36 Vues, de Pierre de Vallombreuse, éditions Poetry Wanted 2022 en savoir plus : pierredevallombreuse.com | poetrywanted.fr |
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à lire en page 4 du journal Embarquements n°18 en savoir plus : vincenteschmann.com |
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à lire en page 6 du journal Embarquements n°18 à lire également : Les Mantodea de Guyane, de Nicolas Moulin, éditions des Publications scientifiques du Muséum, 2025 en savoir plus : nmentomo.fr | sciencepress.mnhn.fr |
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à lire en page 8 du journal Embarquements n°18 en savoir plus : instagram.com |
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à lire en page 12 du journal Embarquements n°18 en savoir plus : guillaumepetermann.com |
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à lire en page 16 du journal Embarquements n°18 en savoir plus : instagram.com | icearthope.org |
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à lire en page 19 du journal Embarquements n°18 en savoir plus : librairiegeosphere.com |
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à lire en page 20 du journal Embarquements n°18 à lire également : La Liberté ne meurt jamais, de Damien Castera, éditions Gallimard, 2025 en savoir plus : facebook.com | gallimard.fr |
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