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![]() Tout cela n'incite guère à l'optimisme. Et pourtant, des figures illuminent parfois nos chemins. En charge de rédiger un article sur un avion-hôpital, un projet porté par Aviation Sans Frontières, je vais faire une rencontre étonnante… Posons le cadre. Entre novembre 2024 et avril 2025, Madagascar a été frappée par plusieurs cyclones tropicaux majeurs, causant des pertes humaines et des dégâts matériels considérables. Sur cette même période, le remaniement de la politique d'aide internationale des États-Unis a d'ores et déjà eu des conséquences déplorables sur le secteur de la santé au sein de la Grande île. « Une misère épouvantable sévit actuellement dans des zones enclavées, isolées et sans moyens routiers, avec des habitants sans possibilités de soins », témoigne Jean-Jacques Dumesnil, président de Médicaéro, au retour d'une récente mission humanitaire. « Nous n'avons pas pu prodiguer les premiers soins nécessaires, faute de capacité d'emport avec notre petit coucou. Des enfants en dénutrition sont décédés quelques jours après notre passage. C'est consternant ! », se désole le médecin français. Alors quand je lui demande quelle est l'utilité d'un avion-hôpital, sa réponse fuse : « L'aviation est le meilleur moyen d'approcher les zones les plus reculées. Elle offre aux populations la possibilité de venir consulter un médecin, et ce, dans un rayon de 80 à 100 kilomètres ». Ses propos font écho aux « missions avions » conduites par Aviation Sans Frontières en Afrique et ailleurs depuis 45 ans. Cet avion chargé de moyens médicaux, d'un laboratoire ou encore de personnel soignant paré à intervenir dans les zones de crise, c'est aujourd'hui le projet d'Aviation Sans Frontières, un défi innovant au profit notamment de Médicaéro. Pour l'heure à Madagascar, l'aide humanitaire n'est guère optimale. L'aviation de brousse utilise d'anciennes pistes de l'Aéropostale construites au mitan des années 1930, mais cela ne suffit pas à atteindre les zones enclavées les plus touchées, comme dans la région du Melaky à l'ouest ou à Tuléar au sud. Les petits avions ne font, pour ainsi dire, qu'office de « taxi », limitant de facto leurs potentiels logistiques. Un avion-hôpital constitue, quant à lui, le moyen le plus sûr et efficace pour transporter à la fois des personnes et du matériel médical. Diagnostiquer, soigner, former le personnel médical local, partager des moyens humains et matériels… les missions assignables à une telle machine sont variées. Là encore, Jean-Jacques Dumesnil se veut convaincant : « L'avion est l'outil idéal pour accomplir ce type d'urgences, et ce, même si nous devons franchir les 20 derniers kilomètres en 4x4. Dans le jargon, c'est ce qu'on appelle "la médecine ambulatoire inversée" : les médecins et les blocs opératoires sont transférés au plus près des zones sinistrées. Disposer d'un hôpital volant, c'est le nec plus ultra ». Il ne fait aucun doute que ce projet a du sens, ne serait-ce que pour continuer de faire voler les ailes de la générosité. « L'avion-hôpital, c'est le salut qui vient du ciel. C'est donner un espoir extraordinaire aux populations en détresse. Ce n'est pas seulement sauver des vies, c'est sauver la vie. Car pour mettre en échec la maladie, il faut des soins et de l'humain. Et seul un avion-hôpital offre à l'humain toute la capacité de choisir de nouveau son destin », fait entendre Jean-Jacques Dumesnil, ce retraité de la médecine générale qui, au golf ou au bridge, préfère le terrain et les soins. Reste désormais à trouver les financements pour construire et faire voler cet appareil. Avec panache et non sans audace, l'ONG Aviation Sans Frontières a ainsi organisé le 18 juin dernier une vente aux enchères chez Artcurial Paris dont le produit a permis de lancer le financement de cet avion-hôpital. La preuve, même à deux pas des Champs-Élysées et de la rutilante rue Montaigne, que luxe et solidarité peuvent rimer. Derrière cet élan, le tableau est moins noir. Même l'enchantement est de mise, à condition de s'y employer. Bel été pacifique à tous, Restons forts et inspirés. Stéphane Dugast
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